Voici un long message pour vous raconter ma journée de course et ses préparatifs, au sens large.

Premièrement un pari avec un ami, perdu en juillet 2015, qui fut le début de tout ça. A l’époque je pesais 110 kilos et n’arrivais plus à monter un étage par les escaliers. Un petit gros qui n’a jamais couru de sa vie. Même pas peur, je m’engage donc à participer au marathon de New York qui a lieu le 6 novembre 2016.

18 mois après j’ai perdu 25 kilos et n’ai pu accomplir que 2 semaines d’entraînements sur les 12 prévus, pour cause de multiples blessures. Reprendre le sport à plus de cinquante ans n’est pas de tout repos. A partir d’un certain age, le sport c’est dangereux pour la santé.

Nous voici donc le 6 novembre 2016.
Levé 3h. Dej à 5h. Bus à 6h vers Staten Island. Attente jusqu’à 10h00. Je vous dit pas les files d’attente de 30 personnes pour aller au chiotte. Horrible expérience. 10h40 vers la ligne de départ. Je sais pas à quelle heure on est partie. 11H il me semble.
Ensuite Brooklyn et une partie du Queens pendant 20km/3h. Jusque la ça allait à peu prés. Y faisait même beau. Vue magnifique. Ambiance extraordinaire, à en chialer. Musique, concert, encouragements sans aucun arrêt. Ensuite j’en ai chié ma race pour sortir du Queens. Puis un vent froid s’est levé à la 5eme heure de course. De marche en l’occurrence. J’avais tellement mal aux pieds que de temps en temps je courais (au ralenti) pour changer de douleur. Les mains et les doigts ont commencé à gonfler, cause au froid. Et on est rentré dans le Bronx. 33eme kilomètre. La voiture balais a du me doubler là. Les crampes ont commencé à s’inviter à la fête. Les mollets, les jambes. Chaque pas, une douleur nouvelle. Harlem. Puis Manhattan. Les trois derniers miles déguisés en cauchemar. J’arrivais presque plus à marcher. J’avais des douleurs à des endroits que je connaissais même pas. Plus le froid. Un bonheur.

Et enfin la ligne d’arrivée.

J’ai jamais eu l’idée d’abandonner. De mourir oui. Plusieurs fois.

J’ai terminé en 7h31.
Déçu, je visais 7h25.

Arrivé à l’hôtel, congelé, j’ai constaté surpris, en enlevant mes chaussettes, que j’étais en train de perdre trois ongles. Surpris parce que là, j’avais pas trop mal.

Aujourd’hui j’arrive à marcher, pas trop longtemps. Y parait que demain c’est pire. J’ai pas d’expérience. C’est la première course à pied que je fais de ma vie.

Je l’ai dit. Je l’ai fait. Mais la prochaine fois je fermerais ma gueule.

Le copain commence à me parler du triathlon de Hawaï. Un semi Ironman. Faut bien que je fasse gaffe à pas parier avec lui, dans les mois qui viennent.