Singeant le vacancier qui boit un CINZANO,
Rêvant d'un cinq à sept avec une sténo
Lui offrant gentiment du plaisir sans effort,
Il est alors surpris par un "syntax error".
Soudain, il lâche un cri puis un vilain juron
Traduisant sa douleur au niveau ceinturon
Car le Saint Emilion a un gout de synthol.
« Me suis-je fait avoir ? Dois-je crier au vol ? »
Certes, il n'en a pas bu depuis la saint Glinglin
Mais déjà la moitié est partie ce matin.
Le risque étant présent sans être dramatique,
Il prend son pantalon en coton synthétique,
Au cintre en fer, afin de partir directo,
Maintenant, sans tarder, vers le plus proche hosto
Et non pour SINGAPOUR comme il l'avait prévu,
Écoutant sa raison devant cet imprévu.
Dans mon lit trop douillet, sagement allongé
Entre deux gros coussins, mon âme peut songer.
Ma chambre est un tombeau. La fin du jour y meurt.
Je me repose en paix, a écouter mon cœur.
Cimetière oublié de mes tristes journées
Je m’y cache à jamais. Le matin je renais
Comme un phénix blessé qui éclot de ses cendres.
Grâce au soleil radieux, je finis de m’étendre.
Je quitte avec regrets la chaleur de Morphé
Pour vivre durement la nouvelle journée,
La nouvelle semaine ou la nouvelle année.
Au dessus du berceaux les fameuses trois fées
M’ont donné pour la vie l’offrande la plus belle
Mon lit, mon tendre lit, aux douceurs éternelles.
Nous étions deux, baignant, les yeux fermés
Dans un monde oublié, protégé de la peur.
Maxime le frère et Mélissa la sœur,
Collé l’un à l’autre, fragiles et désarmés.
Nous étions deux, pourtant j’étais unique,
Lovée, ne faisant qu’un, dans notre petit antre
Qui gonflait chaque jour, de moins en moins pudique.
Sans connaître Maman, j’habitais dans son ventre.
D’un ailleurs inconnu me parvenait une onde
Qui me servait déjà de sextant, de compas
Comme Christophe Colomb, j’imaginais un monde
D’ou venait cette voix : la voix de mon Papa.
Nous étions deux, je crois, affamés de connaître
Les choses qui bougeaient derrière notre nuit.
Ce jour de février, pressés par notre ennui
Nous étions deux, je crois, à vouloir enfin naître.
Strange
Mes amis d’enfance sont des super héros.
Le meilleur c’est Didier, et encore aujourd’hui,
Il a un don divin, il subjugue, il séduit,
Montrant ses faiblesses. Les filles en sont accros.
Il est original, singulier, atypique.
Là où il est très fort, Didier, c’est l’amitié.
Son pouvoir préféré, il l’emploie volontiers.
Son rire épidémique est unique, magique.
Nous deux on s’est connu sur les banc de l’école.
J’étais perturbateur. Il était juste et droit.
On rigolait souvent. Là, nous étions les rois,
Dans la cours entre amis, on faisait les marioles.
On a beaucoup parlé, on s’est forger l’un l’autre.
Quel talent pour les mots, les idées et le verbe,
On devinait en lui cet orateur en herbe.
Cet avenir lointain était déjà le notre.
Comme pour superman il a sa Kryptonite.
Il déteste le temps des horloges et des montres,
Difficile parfois d’aller a sa rencontre.
Dans le ciel étoilé, il est météorite.
Je connais le secret de ce garçon étrange.
Il voit le beau partout, il s’intéresse à l’âme.
Il soulage, il guérit, partout on le réclame.
Je vous le dit tout bas. Tombé des cieux. Un ange.
J’aurais voulu vous parler, vous parler d’amour.
J’y arriverais pas, J’y arriverais pas.
J’aurais voulu, j’aurais voulu faire un discours.
J’y arriverais pas, J’y arriverais pas.
Putain les mots, pour les coucher sur du papier,
C’est infernal. J’arrive pas à m’exprimer,
C’est pas normal. Ma tête est toute périmée,
Et ça fait mal. Je réfléchis à cloche-pied.
On me dirait un animal. Je sais pas faire,
Excusez-moi, ça je sais pas. Un somnifère
Aurait su plus vous réveiller que ce discours.
Mais j’aurais tant voulu vous parler d’amour.
Putain c’est dur de s’exprimer, choisir ses mots,
Les retenir. Je retiens rien, j’ai pas de tête.
Putain c’est fou, je retiens pas, même mes mots.
Mémoriser, j’y arrive pas. J’ai que des miettes.
Tant pis, faut se lancer, faut essayer. Ecrire.
Ça vous fera peut-être bien un peu sourire.
C’est mes enfants, y sont dedans, à l’intérieur.
Y z’ont la joie, la bonne humeur. C’est supérieur
Au ciel, au temps, à dieu, à tout. Tout ce bonheur
Ça m’envahit. Ça fait du bien mais ça fait peur,
Depuis le jour où ils sont nés, je savais pas,
Mais je crois bien, que c’est dedans le mot papa.
J’ai trois enfants. Ils sont trop beaux, ils sont trop grands,
Ils sont trop loin, ils sont partis. On est deux vieux
A la maison. Nos jours heureux ont dit adieu.
Maman, papa, résonnent plus, et ça surprend.
Ça y’est j’ai pu vous parler, vous parler d’amour,
Enfin. J’y suis arrivé, mais j’y croyais pas.
J’ai pu parler de mes amours, faire un discours,
Vous parler du plus beau des mots, le mot papa.
Tu es nue dans mes bras et la nuit te recouvre.
Un frisson prend ton cou, et ta bouche me prouve
Que la vie est en toi, que ce désir revient.
Ton corps se colle à moi, ton sein frôle le mien,
Je sens tes lèvres chaudes et les miennes répondent.
Mes sens deviennent fous : les ans sont des secondes,
Nous sommes seuls au monde, et nos corps ne font qu’un,
Je suis un roi, un homme ou plutôt un parfum.
Je ne connais plus rien à par toi qui s’enivre
De ce plaisir des Dieux dont ne parle aucun livre.
Je suis ce que je suis, et cela dans te bras ;
Tu es ce que tu caches, à défaut d’embarras.
Nos deux corps sont en feu, et la jouissance explose.
La vague a déferlé et ta tête se pose
Sur ma poitrine. L’orage gronde dehors,
Tu t’approches sans bruit. Tu es belle, tu dors.
Je l’aime encore oh dieu, comme on aime la nuit
Qui tombe doucement sur le jour qui s’enfuit.
La lumière des cieux crevait mes yeux candides,
Le soir calme ma tête et ses idées morbides.
Je suis seul, désespoir, dans ce triste décors,
La haine prend mon âme et torture mon corps.
Douleur, Douleur, va t’en tu me détruit encore,
Eloigne toi de moi, au moins jusqu'à l’aurore.
Tu t’en vas, tu reviens quand on ne t’attend pas.
Lancinante, Douleur, tu t’accroches à mes pas.
Tu arrache, écartèle et déchire mon âme,
Me laissant pantelant comme un drogué sans came.
Je suis seul aujourd’hui, fatigué et sans armes.
Viens prés de moi, douleur, boire au creux de mes larmes.
Tire ta puissance de ma vie qui s’en va,
Efface de mon corps tout ce qu’elle y grava.
Ce n’est qu’une peluche Orange, ton écharpe.
Sur ton coup si gracile, elle s’enroule autour,
Te couvrant de câlins, timides, sur deux tours.
Ta main posant dessus, souvent, ses métacarpes,
Caressant lentement ce doudou électrique,
Sorti droit des sixties les plus hallucinant,
Écrivant lentement ou plutôt dessinant,
Le dessus de tes seins, sans plus de cosmétique.
Cette étrange couleur rehausse joliment,
Le rose et le rouge de tes lèvres et bouche,
Elle bouge, bouge, peu farouche et débouche,
Sur ton rire charmant, définitivement.
Oui, elle me plaît ton écharpe, et je me lève
Dés que je l’aperçois, pour venir t’embrasser.
Non jamais je ne voudrais t’en débarrasser.
Pourtant, j’avoue, parfois, de te l’ôter je rêve.
Non tu n’es pas belle, non tu n’as pas de charme.
La grâce et la candeur ne sont pas de tes armes.
Loin d’être une couguar, tu n’es plus Lolita.
Non, tu n’es pas genre Marilyn ou Rita.
Tu n’as pas l’air non plus d’avoir fait des études,
Qui donnent à certaines un air supérieur.
Pas enjoué non plus, pas de minois rieur.
Tu n’as pas le coquin des filles un peu trop prude,
A qui on donnerait bon dieu sans confession
Et si je pense à toi pour une profession,
Aucune ne me vient qui te rend respectable.
Tu ne fais pas parti des grands et des notables.
Cotés fumé non plus c’est pas le nirvana,
Sur ta peau les parfums sont acide voir aigre,
Les bonnes odeurs de fleur tournent vite au vinaigre.
Sur toi le patchouli sent le vieil ananas.
Heureusement bon dieu t’a donné con et fesse.
Un cul, seigneur, un cul à damner tous les saints,
Tous les maris aimants, et moi, je le confesse.
Juteux comme une orange et doux comme un poussin.
Comme on aime le jour,
Je t'aime.
Le jour bleu, ou la nuit velours
Je t'aime.
Pour la vie qui est en toi,
Je t'aime.
Pars que tu es à moi,
Je t'aime.
Avant, après la mort
Je t'aime.
Je t'ai aimais, je t'aimerais encor.
Je t'aime.
Pour l'enfant qui sera toi et moi,
Je t'aime.
Pour l'enfant qui sera roi,
Je t'aime.
Par le bonheur que tu me donne,
Je t'aime.
Plus je nous vois plus je m'étonne,
Je t'aime.
De faire ce que nous faisons,
Je t'aime.
Tu est ma vie, mon paysage et ma prison,
Je t'aime.
Un jour nous serons trois sans peine,
Je t'aime.
Je t'aime, je t'aime, je t'aime, je t'aime.